Musique et/ou musicothérapie ?

Si la musique est presque aussi vieille que le monde, est-ce le cas aussi pour la musicothérapie ?

La musique apparaît lorsque les Hommes prennent conscience que la combinaisons de sonorités ont un impact sur les fonctionnements humains ainsi que sur l’organisme. Un son est déterminé selon différents paramètres tels que son amplitude, sa hauteur, son rythme, son timbre, ou sa fréquence.

Dans l’antiquité, la musique est en effet non seulement un art prestigieux, mais aussi une discipline scientifique au même titre que la physique par exemple. En tant qu’art, on lui reconnaît certaines vertus : de donner du courage, d’apaiser, d’encourager à l’action... Elle accompagne de plus nombre de rituels, de rites religieux, de combats et occupe de ce fait un fort rôle culturel, sociologique, et aussi affectif. De nos jours, on s’intéresse de près à l’influence de la musique sur le corps humain (mais également sur les animaux et sur les plantes !) et les raisons des bienfaits de la musique sont traitées sous l’angle scientifique. Mais ce n’est que depuis vingt ans, avec l’avènement des techniques d’imagerie cérébrale que l’on en saisit pleinement les effets sur le cerveau. Les résultats attestent du lien entre écoute et pratique musicale et neuroplasticité. En effet, faire de la musique agit sur l’ensemble des fonctions cognitives, et modifie durablement la structure du cerveau. Les musiciens deviennent dès lors une des populations d’étude privilégiée des neurologues en ce qui concerne la plasticité cérébrale car la pratique musicale est l’activité qui engendre la stimulation la plus complète de notre cerveau !


Aujourd’hui, lorsque l’on parle de musicothérapie, on se réfère à une médecine douce, une thérapie non-médicamenteuse, un complément efficace de certains traitements, une technique d’accompagnement apportant un mieux-être et restaurant notamment quelque chose de la capacité expressive et de communication. Car en effet, la musique est à la fois création, représentation et aussi mode de communication.

La musicothérapie offre de ce fait un large panel d’interventions auprès de différents publics, et se déploie aussi bien dans les milieux médicaux, institutionnels, éducatifs que libéraux.

Elle concentre un ensemble de techniques sollicitant créativité, interactions, mobilisation des ressources personnelles et permet l’alternative parole/activité artistique. Ces techniques utilisent la musique sous toutes ses formes (silence, bruits, sons...) à des fins thérapeutiques.

Dans le domaine du soin, on parle alors d’objectifs et de moyens. Les objectifs sont destinés à travailler, soutenir, aider, compenser ou rééduquer et sont donc non-musicaux mais thérapeutiques (et non pas pédagogiques ou encore occupationnels). Par contre, c’est via le sonore et la musique que seront travaillés les objectifs. Ainsi, seuls les moyens mis en place sont musicaux en vue de réaliser les objectifs, destinés à être transférés et expérimentés dans le quotidien des personnes.

Différentes techniques et interventions

Toute psychothérapie implique la référence à un cadre, qui régit selon des règles codifiées ainsi qu’un code de déontologie (qui fixe le cadre professionnel, éthique et déontologique) les modalités selon lesquelles s’établissent la rencontre entre le ou les patients et le thérapeute, délimitant clairement l’espace thérapeutique.

En tant que musicothérapeute, je suis engagée à m’adapter à chaque profil et personnes rencontrées. Agissant un peu à la manière d’une enquêtrice, j’explore avec la personne son monde sonore et musical, son rapport aux instruments, à la musique et aux sons. Si je détermine quelle technique sera celle qui conviendra le mieux, je peux tout au long des prises en charge mêler ou faire succéder différentes techniques.

Rappelons enfin qu’il ne s’agit pas d’exercices avec des quelconques notions de succès ou d’échec. Seule l’expression de soi compte !




La musicothérapie active..


...est dite active car la personne produit elle-même les matériaux sonores par l’intermédiaire d’instruments, d’objets, de sa voix ou de son corps. L’improvisation, les jeux, les dialogues musicaux que je propose font appel à la spontanéité, la sensibilité et à la créativité de chacun. Ici, on peut très bien se passer de parole, car c’est bien l’échange musical emprunt d’émotions et de ressentis qui compte dans un premier temps. Ainsi, le travail en musicothérapie peut croiser différentes cultures et langues. Les jeux et échanges favorisent le développement sensoriel, les capacités d’adaptation, la socialisation, stimulent les capacités mentales et constituent également un support aux émotions.

La musicothérapie réceptive


Elle se base sur l’écoute d’extraits musicaux. Musique instrumentale, vocale, régionale, contemporaine ou traditionnelle, d’ici et d’ailleurs, tout est permis, et j’alimente à ce titre régulièrement ma bibliothèque sonore. L’écoute d’extraits permet de laisser la personne se laisser aller aux images, impressions, souvenirs, ressentis ou émotions vécus durant l’écoute. Elle offre un support précis, rassurant, qui évolue dans une progression dynamique entre écoute et parole. Elle favorise la prise de conscience et de position et ouvre doucement à l’altérité de par la richesse des écoutes proposées.

La détente psycho-musicale


Comme son nom l’induit, elle permet d’allier techniques de relaxation et écoute musicale. Selon les techniques, je suis amenée à créer sur mesure une bande sonore destinée aux personnes, en fonction des goûts instrumentaux, sonores, mélodiques et rythmiques. Guidée par la personne, je crée et ajuste la bande de relaxation que nous écouterons ensemble et que je pourrais éventuellement remettre à la personne à la fin des séances dans l’optique de l’utiliser en dehors de celles-ci.

En alliance avec d’autres professions du soin


En alliance avec d’autres professions du soin, la musicothérapie trouve également sa place ! Un exercice kiné en musique, ou une rééducation orthophonique couplée à une chanson peuvent d’ailleurs constituer une motivation en plus !


Neuro-musicothérapie


Aujourd’hui, on parle également de neuro-musicothérapie. Il s’agit d’une démarche de réadaptation en musique pour les personnes connaissant des troubles moteurs, cognitifs ou sensoriels d’origine neurologique. Je souhaite d’ailleurs m’y former dès que possible pour proposer cela dans mon éventail d’interventions !

La musicothérapie à tous les âges !

Périnatalité : De nombreuses études mettent en avant le rôle de la musique dans le lien mère-enfant et l’attachement en même temps qu’elle constitue un potentiel soutien des besoins émotionnels et physiologiques des parents. Ceci étant utile notamment lorsque survient une naissance prématurée dont on devine les enjeux et impacts. En tant que thérapie qui se veut non invasive, les séances de musicothérapie effectuées en néonatalogie montrent notamment une amélioration respiratoire, cardiaque et du poids du nouveau né.

La musicothérapie aide avec :

accompagnement à l’accouchement - attachement - lien mère-bébé - prématurité - développement -


Avec les enfants : la musicothérapie favorise l’expression et l’affirmation de soi, la construction identitaire, le développement et le bien-être de l’enfant à travers la musique et l’utilisation de jeux divers induisant la joie, le plaisir, mais aussi sollicitant la curiosité et la surprise.

La musicothérapie aide avec :

développement sensoriel - développement attentionnel - développement corporel - éveil - communication - habiletés sociales - habiletés verbales - habiletés motrices -


Avec les adolescents : La musique et la musicothérapie constituent un support à l’expression de soi, à la socialisation, à un lâcher-prise qu’il est intéressant de travailler avec les adolescents. Cette période de transition est en effet lourde de changements et d’enjeux, qui s’accompagnent parfois de moments de doute, de découragements, de perte de sens. La musique et la musicothérapie accompagnent les états émotionnels de l’adolescent.

La musicothérapie aide avec :

habiletés sociales - motivation - attention - gestion des émotions - troubles de l’humeur - estime de soi - confiance en soi - stress - harcèlement - mieux-être - communication -


Avec les adultes : En tant que libératrice ou génératrice d’émotions et de communication, la musicothérapie se révèle être une aide pour prendre en charge les difficultés physiques, d’addictions, psychologiques, familiales, relationnelles ou affectives. Elle aide à la communication, à l’amélioration de l’humeur, et facilite les interactions et relations interpersonnelles (familiales, parentales, sentimentales...). Les facteurs emotionnels et expressifs de la musique développent la conscience de soi, et accompagnent vers le rétablissement et le mieux-être.

La musicothérapie aide avec :

santé mentale - perte de motivation - situations de crises existentielles - gestion attentionelle - difficultés physiques - difficultés psychologiques - burn-out - relation parent-enfant -


Avec les personnes âgées : la musicothérapie, en plus des dimensions de partage et de plaisir évident, joue un rôle dans la réduction de la douleur, de l’anxiété et des symptômes dépressifs inhérents aux soins palliatifs et/ou au bousculement dû au déménagement en institution. Elle permet de plus d’accompagner, maintenir ou rétablir la démarche, la parole et en conséquence, la qualité de vie.

La musicothérapies aide avec :

mémoire - gestion de la douleur - détente -réminiscences - rééducation - stimulation cognitive - stimulation attentionnelle - stimulation motrice - stimulation verbale -




La musicothérapie est adaptée à diverses pathologies citées ci-dessous dont la liste n’est pas exhaustive :

🔷handicap physique et moteur

🔷troubles anxieux

🔷états dépressifs

🔷psychoses

🔷schizophrénie

🔷troubles du comportement

🔷trouble du comportement alimentaire

🔷troubles addictifs

🔷atteintes neurologiques

🔷maladie de Parkinson

🔷maladie d’Alzheimer

🔷troubles psychologiques secondaires à des maladies somatiques : cancers, maladies de longues durées

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